L’esprit et le sens critique en berne ?

Ce matin, j’ai écouté l’excellent Charles Robins (Le précepteur).
Dans un podcast, il dit : « Nos préjugés se nourrissent de nos ignorances ».
C’est tellement vrai.

Et, si on arrêtait de faire semblant d’avoir tout compris au monde comme des experts en tout ?!
Si on reconnaissait que nos certitudes ne sont souvent que des constructions fragiles, influencées par nos peurs, nos expériences limitées et un système qui préfère nous diviser plutôt que nous éclairer ?

Un préjugé, c’est plus qu’une simple idée reçue. C’est une barrière mentale, un raccourci que notre cerveau prend pour simplifier la complexité du réel. Mais, ces raccourcis (biais), bien pratiques, nous conduisent fréquemment droit dans le mur : celui du mépris, de l’exclusion, de la violence verbale ou symbolique. La question à se poser, ce n’est pas « pourquoi d’autres pensent mal ? » mais « et si c’était moi, celui ou celle qui se trompe ? ». Parce que derrière chaque préjugé, il y a un biais cognitif en mouvement : biais d’autorité, de confirmation, de simplification, de conformité, d’aveuglement collectif…

D’où viennent nos ignorances ? Des médias simplifiés (merci Bolloré) ? D’une éducation défaillante ? D’un manque de curiosité ? Oui, probablement tout ça à la fois. Mais également d’un choix : celui de ne pas aller chercher plus loin. D’éviter de se confronter à ce qui dérange. Éviter de stimuler son esprit critique par flemme intellectuelle, oui, parce qu’apprendre, comprendre, cela demande un effort.

Alors, comment casser ce cercle vicieux ?
Commencer par écouter ?
Peut-être, se questionner un peu plus ?
Se taire plus souvent, lire un peu plus, et surtout oser l’autocritique ?

Se rappeler que penser différemment n’est pas une menace, mais une richesse. Et, si nous remplacions nos préjugés et nos automatismes intellectuels, par des questions ? La question libère, génère du doute, de la sagesse, de l’humilité… Parce que le savoir éclaire, mais l’ignorance, elle, aveugle.