Pourquoi le Kama muta est-il essentiel à connaitre aujourd’hui ?
Kama muta : quand l’émotion transcende les frontières humaines
Vous arrive-t-il parfois d’avoir des instants fugaces où vous ressentez une connexion universelle, c’est-à-dire des moments d’émotion intense, où vous êtes profondément touché par un geste, une scène, ou un mot ?
À mon avis, vous n’y échappez pas 😉
Ces moments d’émotion intense, où l’on se sent profondément touché par une scène, une image, un geste, sont désignés par Alan Fisk (anthropologue et psychologue californien) sous le terme Kama muta, signifiant « ému par l’amour » en sanskrit.
Ce concept est loin d’être anecdotique et nous questionne sur ce qui nous relie tous, autrement dit nos connexions humaines universelles.
Le Kama muta : l’émotion qui transcende l’individu
Alan Fisk définit le Kama muta comme une émotion sociale, souvent accompagnée de frissons, de larmes spontanées et d’une chaleur envahissante au niveau de la poitrine. Contrairement à des émotions telles que la joie ou la tristesse, le Kama muta émerge lorsque l’on est témoin d’actes qui renforcent des liens sociaux :
- un sacrifice pour autrui,
- une réunion familiale émouvante
- ou un geste d’altruisme inattendu.
Henri Laborit, dans ses réflexions sur les mécanismes cérébraux et sociaux, aurait sans doute vu dans le Kama muta une manifestation puissante de l’héritage grégaire humain. Cette émotion, qui engage notre cerveau limbique, nous ancre dans la dimension collective de notre être. Elle nous rappelle que, malgré la façade individualiste de nos sociétés, nous restons irrémédiablement liés les uns aux autres.
Prenons l’exemple viral d’un marathon où un athlète s’arrête pour aider un concurrent épuisé à franchir la ligne d’arrivée. Ce geste, souvent applaudi par les spectateurs et partagé des millions de fois sur les réseaux sociaux, incarne le Kama muta. Il ne s’agit pas simplement d’un acte de solidarité, mais d’un moment où chacun se sent profondément connecté à l’humanité dans son ensemble.
Un autre exemple est celui des vidéos montrant des retrouvailles inattendues entre des membres d’une famille séparés depuis des années. Ces scènes suscitent des réactions physiques immédiates : la gorge se serre, les larmes montent, et l’on ressent une chaleur indescriptible. Ces instants, bien que vécus à travers un écran, créent une résonance émotionnelle collective qui dépasse les frontières culturelles.
Pourquoi le Kama muta est-il essentiel à connaitre aujourd’hui ?
Dans une société où l’isolement social gagne du terrain, comprendre le Kama muta devient une nécessité.
Les algorithmes qui régissent nos vies numériques, notamment sur les plateformes sociales, exploitent déjà cette émotion pour capter notre attention. Les contenus suscitant le Kama muta sont ceux qui génèrent le plus d’engagement, car ils répondent à notre besoin inné de connexion. Soyons sur nos gardes contre une instrumentalisation purement commerciale et « complotiste » de cette émotion.
Néanmoins, comme praticien en psychologie positive, je vous invite à cultiver consciemment des moments de Kama muta dans vos interactions quotidiennes. Cela pourrait passer par des actes simples, mais sincères, comme exprimer sa gratitude, proposer son aide sans attendre de retour ou célébrer les réussites collectives.
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Pour conclure, le Kama muta est une clé pour comprendre ce qui nous relie en tant qu’êtres humains. Au-delà des barrières sociales, culturelles ou technologiques, cette émotion nous ramène à l’essentiel : notre besoin d’appartenir à quelque chose de plus grand que nous.
En ces temps où l’individualisme menace de rompre nos liens, cultiver le Kama muta est peut-être le premier pas vers une société plus empathique et solidaire.
N’observons pas seulement cette émotion, vivons-la. Soyons les catalyseurs de ces moments où l’humanité reprend tout son sens.
Pour aller plus loin, découvrez le site du laboratoire d’Alan Fisk
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